L’accueil des Ukrainiens chez Renouer : un an après, partie 2

Plus d’un an après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les millions d’Ukrainiens qui ont dû fuir leur pays sont toujours dispersés en Europe, tentant de reconstruire leur vie en attendant la fin du conflit.

Lorsque la guerre a éclaté, Renouer s’est immédiatement positionné pour l’accueil de réfugiés, fidèle à sa mission d’aide aux personnes en difficulté. L’association s’est mobilisée afin de trouver des logements, de proposer du covoiturage, d’organiser des cours de français avec des bénévoles.

Depuis avril 2022, Renouer a ainsi salarié cinq réfugiés ukrainiens, dont quatre sont toujours dans nos rangs : Tania, Galina, Alexander et Olena. Nous proposons de revenir sur le parcours de certains d’entre eux, à travers des portraits.

Tania et Galina

Jusqu’au début de la guerre, toutes deux, mère et fille, vivaient à Kharkiv. Galina travaillait dans une usine de fabrication de pain, et Tania, sa fille, était agent immobilier. Il leur semblait impossible que la guerre puisse éclater, malgré les rumeurs, tant l’histoire du pays est étroitement liée à celle de la Russie. De nombreuses familles mixtes russo-ukrainiennes vivaient d’un côté et de l’autre de la frontière. C’est pourquoi, jusqu’au dernier moment, comme beaucoup, elles ne pouvaient pas y croire.

Le choc des premiers bombardements

Le matin du 24 mars 2022, elles ont été réveillées à cinq heures par des explosions, des secousses semblables à un tremblement de terre. Les fenêtres vibraient et semblaient prêtes à se briser, le bruit était assourdissant. « Je me sentais comme une petite fourmi, se confie Tania. Une fourmi qui ne pouvait rien faire ».

Elles espéraient que ça ne durerait qu’un jour, alors elles sont restées. Pendant un mois, elles ont vécu dans la peur des bombardements, ont fait des heures de queue pour acheter de quoi manger, ont vu des appartements brûler. Une nuit, un obus est tombé sur la maison d’à côté. Sous la force du bruit et des tremblements, Tania s’est réfugiée dans la baignoire, de peur que l’immeuble ne s’écroule. Quelques jours plus tard, elles ont quitté le pays.

Des amis à elles, qui avaient choisi de partir dès le début du conflit, leur ont proposé un hébergement à Tourrettes-sur-Loup. Tania et Galina sont arrivées en France fin avril 2022, et une connaissance leur a rapidement conseillé de s’adresser à Renouer.

Tania et Galina en cueillette de fleurs d’oranger
Cueilleuses de fleurs d’oranger

Très vite, elles ont rejoint nos rangs et c’est d’abord comme cueilleuses qu’elles ont commencé à travailler. Depuis un an, elles ont pu ramasser des fleurs d’oranger, de la rose, du jasmin, des fruits. Elles ont également fait des missions de ménage et travaillent parfois en cuisine pour la boutique.

Mère et fille vivent maintenant à Grasse, où nous avons pu les aider à trouver un appartement. Elles disent apprécier la France, elles s’amusent de nos habitudes, comme le fait que les gens qui ne se connaissent pas se disent tous « bonjour » et « merci ». Et si l’apprentissage du français est compliqué, elles le travaillent tous les jours. « Je ne partirai pas d’ici avant de le connaître », promet Galina.

Elles gardent en elles, au quotidien, la tristesse de voir leur pays natal détruit, et des morts, plus nombreux chaque jour. L’Ukraine leur manque et il leur est difficile d’être heureuses, mais elles se plaisent ici et sont reconnaissantes de ceux qui les ont aidées. Alors, lorsqu’on leur demande quel mot ukrainien elles souhaitent partager, c’est кохати (kokhaty, prononcer « ko-ra-té »), ce qui signifie « aimer ».


Pour lire le portrait d’Olena, couturière chez Renouer, vous pouvez suivre ce lien.

Partager cet article

Article publié le 25 mai 2023

Retour à toutes les actualités